Congé de fin d’année 2023

Congé de fin d’année 2023

Nous clôturons cette fin d’année en vous souhaitant de belles fêtes à vous, à vos familles et à vos amis ! Nos meilleurs vœux pour l’année 2024.
Prenez note que nous serons en congé du 23 décembre jusqu’au 8 janvier inclus. Au plaisir de tous vous revoir à partir du mardi, 9 janvier 2024 pour le plat de la semaine!
L’envol de Madame Yoko

L’envol de Madame Yoko

d’Lëtzebuerger Land – 12.08.2022

Devenir un papillon de nuit n’est pas une mince affaire. Il faut passer du stade de chenille à celui de chrysalide avant de casser son enveloppe pour, enfin, pouvoir battre des ailes. Pour Ian Lejeune, cette mue aura pris… 26 ans. Le temps de trouver son alter-ego drag-queen tout en fard et strass. Un double perché sur talons hauts, moulé dans une robe longue, attiré par les lumières. Madame Yoko est ainsi née par un soir de printemps. « Le 16 avril 2016 ! », aime à se souvenir le trentenaire qui a maintenant choisi de se poser à Redange-sur-Attert où il a ouvert son cabaret-restaurant, le Barnum, avec son compagnon Alex.

« Quand on a visité cette ancienne brasserie il y a trois ans, c’est l’escalier qui descend du grenier qui nous a fait tilt. » Un escalier qui mène aujourd’hui des loges à une petite scène. « Quelques marches en contrebas et c’est une nouvelle vie qui commence. » Ainsi régulièrement, le public se presse pour assister aux dîners-concerts organisés autour de Madame Yoko et de ses copines de micro : Sweety Bonbon, Ladiva, Leona Winter, Séraphine Mirage, Diana Payne, l’affiche varie au gré des lunes.

Après ces six années de « cohabitation », Ian a appris à céder aux caprices de sa jumelle drag, « une vraie fashionista, celle-là. Elle doit bien posséder une bonne centaine de tenues de soirée, une cinquantaine d’escarpins, des perruques, des bijoux. Tout pour attirer les regards, les sourires, les flatteries. Elle joue de sa forme de séduction à elle ». Un temps d’union libre qui a également été mis à profit « pour professionnaliser » les apparitions de la belle Asiatique. Sa garde-robe est montée en gamme, des cours de chant sont venus assurer sa voix, le make-up a gagné en efficacité. « Aujourd’hui, Madame Yoko est devenue un métier sérieux alors que lorsque je me suis habillée pour la première fois en Lady Sushi pour un club à Bruxelles, c’était plus pour le fun. »

 

Quand il n’est pas Madame Yoko, Ian Lejeune gère le cabaret et restaurant LeBarnum

 

Rien de curieux à jouer avec les codes de la séduction dans l’esprit de Ian Lejeune ; juste une extravagance assumée. Sous les spots du Barnum, le show l’emporte sur toute autre considération. « Le cliché le plus insupportable sur les artistes transformistes reste de croire que chacun serait systématiquement en transition vers un changement de sexe inévitable. Archi-faux : j’aime le garçon que je suis au quotidien autant que la femme que je peux devenir de façon plus éphémère. Pourquoi choisir ? Cela doit être terrrrriiiiiiblement triste de n’avoir qu’une seule identité! »

Au passage, un arc-en-ciel de satisfaction se glisse dans la conversation : «Ni moi ni les autres artistes présent(e)s sur scène ne sont regardé(e)s comme des curiosités que l’on viendrait apercevoir par le petit trou de la serrure. On n’est pas des dévoreuses d’âmes, ni des freaks ! Juste des drags qui assurent le spectacle ». C’est donc bien pour l’art du cabaret burlesque que les spectateurs prennent place ici. « Seuls le jeu, la qualité de nos voix ou celle de nos interprétations comptent. Être LGBTQ, hétéro ou que sais-je n’a rien à voir là-dedans. Finalement, le fait de se déguiser c’est la base même du divertissement. Dès l’antiquité les hommes se grimaient en femmes pour le théâtre. Pas de militantisme là-dedans ou de provocation, juste la volonté de partager un moment hors réalité.» L’origine du mot drag viendrait même de ces acteurs shakespeariens qui étaient « Dressed As A Girl ».

Avec ce sérieux, il faut une heure à Ian Lejeune pour se métamorphoser en Madame Yoko. « C’est quand je mets mes faux-cils que le déclic s’opère. Je passe alors de l’un à l’autre ». Avec le temps, il a toutefois vu son personnage de belle Tonkinoise changer, gagner en confiance, en spontanéité, en poses plus élégantes. À l’en croire, même le choix des chansons interprétées a pris du sens. « Il y a encore quelques refrains entêtants de schlager (ndlr : variété germanique) pour ambiancer, mais mon répertoire pioche bien plus dans des chansons qui reflètent une partie de mon être, de ma personnalité. » Des refrains qui, si on les écoute avec soin, en disent long sur le parcours de ce vibrion. Gamin né au Vietnam, adopté à l’âge de trois ans par une famille belge, « gay assumé » à l’adolescence et dont l’inaccessible étoile consisterait, un jour, à travailler dans la haute-couture. Une mue de plus en somme.

En attendant, dans son cocon luxembourgeois, l’artiste-chef d’entreprise soigne l’accueil de sa clientèle autant que le décor du Barnum. Un bric-à-brac soigneusement orchestré où prennent place voitures d’enfant pendues au plafond, lustres éclatants, théières d’antan posées en vitrine et autres roses fanées posées au coin du zinc. Une atmosphère rétro où le noir (chic), le rouge (provoc) et le doré (classieux) viennent aussi donner à ce « cabaret des champs » tous les codes du music-hall des villes. « Mais tout ça, vous ne le voyez plus quand le spectacle commence. À partir de cet instant, vous en voyez de toutes les couleurs et passez par toutes les émotions. Et cela juste en un claquement de doigt, une note, un clin d’œil, un mouvement de tissus. » Un battement d’ailes en somme qui suffit à transformer Ian et compagnie en une joyeuse bande de papillons de nuit.

Patrick Jacquemot

D’Architecte d’intérieur à Dragqueen

D’Architecte d’intérieur à Dragqueen

Sud-Info – 12 juin 2023

D’Architecte d’intérieur à Dragqueen: l’incroyable parcours de Ian Lejeune, alias Madame Yoko

Rien ne prédestinait Ian Lejeune au métier qu’il exerce aujourd’hui. Diplômé en architecture d’intérieur de Saint-Luc à Bruxelles, sa vie a pris un virage à 180 degrés suite à une soirée à la capitale.

Après avoir fini sa scolarité à l’Athénée Royale d’Arlon, Ian Lejeune décide d’entreprendre des études d’architecture d’intérieur à l’école Saint-Luc, d’abord à Liège puis à Bruxelles. Nous sommes alors en 2012-2013.
Totalement extérieur au milieu gay à l’époque, il se rend un soir avec son meilleur ami à la rue du Charbon à Bruxelles. « On voit une pancarte sur laquelle il était noté « Dragshow live ». On se dit, c’est quoi ce truc ? Des hommes qui se déguisent en femme et qui chantent, bizarre. On y est allé, et ça a été la révélation ! ».

Adepte de chant, l’Arlonais est captivé par ce qu’il voit sur scène et décide un soir, de demander à celle qui deviendra sa marraine de scène, s’il peut partager une chanson avec elle. Après avoir envoyé un enregistrement de lui, Catherine d’Oex accepte mais lui pose la fameuse question : « Est-ce que tu le fais en femme ou en homme ? ». « Je me suis dit que ça pouvait être drôle de le faire en femme. Ce soir là, j’ai chanté trois chansons et, en sortant des loges toute maquillée et apprêtée, j’ai su que c’était ce que je voulais faire. »

 

De hobby à profession

 

Employé dans un magasin de décoration au Grand-Duché, Ian enchaîne les allers-retours vers la capitale belge tous les  weekends. Une passion énergivore et chronophage qui a bien failli lui faire tout arrêter. « J’avais parfois des shows le vendredi soir à Bruxelles, puis je travaillais tout le samedi à Luxembourg, et je remontais le soir vers la capitale. Sur un weekend, il m’arrivait de faire près de 1.200 kilomètres. »

Il évoque donc son envie d’arrêter les drag-shows à son compagnon pour se concentrer sur sa carrière professionnelle, mais celui-ci l’en empêche. « Alex m’a dit : « Non, pas question ! Tu vas quitter ton travail et on va ouvrir un cabaret. tu n’as pas envie de devenir la future maman du Grand- Duché? (NDLR :« Chez maman » est un cabaret connu de tous à Bruxelles) ? ». J’ai trouvé que c’était un énorme challenge mais que ça en valait la peine. »

Commencent alors deux années de réflexion pour trouver l’argent, mais surtout le lieu idéal. Et c’est finalement en plein cœur du village de Redange, à quelques kilomètres de la frontière belge, que les deux hommes ont trouvé la perle rare. En juin 2019, le Barnum était né !

C’est en montant les escaliers qui mènent au grenier de la bâtisse que les clients de l’établissement se retrouvent plongés
dans l’univers d’un petit cabaret intimiste. Lustres, plumes, costumes, le ton est donné sitôt les rideaux passés. « On a vraiment voulu un lieu qui ne soit pas trop grand pour pouvoir être au contact du public. Certes, on est là pour performer mais on ne se prend pas la tête, et on veut surtout passer un bon moment », poursuit Madame Yoko.

 

Un milieu difficile

 

Si aujourd’hui, le bouche-à-oreille a bien fonctionné, Madame Yoko avoue que c’est un métier qui ne reste pas facile. « Des émissions comme « Drag Race » ont permis de donner une visibilité à la profession de dragqueen, mais ça reste encore compliqué dans les mentalités, surtout ici. Les gens ne sont pas très ouverts mais uniquement parce que l’inconnu fait peur. On nous associe encore malheureusement à des bêtes de foire qui font ça pour le plaisir et qui ne méritent donc
pas d’être rémunérés pour ce que l’on fait alors que ce sont des heures et des heures de travail en amont ! »

Unique en son genre, tant au Grand-Duché que dans les environs d’Arlon, le Barnum attire des clients de partout : Luxembourg, France, Allemagne, et même des Américains. Il faut dire qu’après avoir dégusté un menu trois services, les convives en prennent plein les yeux pendant près de trois heures avec l’enchaînement des performances artistiques des dragqueens. Chants, danses, rires… on ne saurait que trop vous recommander de noter l’adresse pour l’une de vos prochaines soirées !

Barnum : 61A Grand-rue, Redange-sur-Attert
Toutes les infos sur le site www.barnum.lu

„Terrass vum Joer“

„Terrass vum Joer“

Längst haben unsere regelmässigen Gäste es gewusst: die Terrasse des Barnum gehört zu den Schönsten im Land. Schattig, ruhig, diskret und abseits der störenden Einflüsse eines immer hektischeren Alltags ist die Terrasse des Barnum jener Elfenbeinturm, in dem ein Jeder Zuflucht suchen kann. Das fand auch das Luxemburger Wort im Jahr 2022 heraus, auf seiner Suche nach der schönsten Terrasse des Großherzogtums.

 

Luxemburger Wort – 11. August 2022
 

Die Brasserie Barnum vereint Extravaganz und Ruhe

Die Brasserie Barnum hat bei der Wahl zur « Terrass vum Joer » die meisten Stimmen im Westen erhalten.

Ian Lejeune, Besitzer der Brasserie Barnum, tobt sich auch in puncto Dekor gerne aus.

Ian Lejeune, Besitzer der Brasserie Barnum, tobt sich auch in puncto Dekor gerne aus. Foto: Gerry Huberty

Redingen- Vom Studium der Innenarchitektur zum Dragqueen-Künstler, Sänger und Gastronom: Der Werdegang von Ian Lejeune (32) ist wahrscheinlich genauso einzigartig wie die Terrasse seiner Brasserie Barnum in Redingen. Die Leser des „Luxemburger Wort“ ehren die Extravaganz und Besonderheiten des Kabarett-Lokals mit der Auszeichnung zur „Terrass vum Joer“ der Region Westen.

Dabei entdeckte der 32-Jährige seine Berufung eigentlich eher durch Zufall. Nachdem er sieben Jahre lang in Brüssel studiert hatte, kehrte er nach Luxemburg zurück und arbeitete zunächst in einem Bereich, der ihn nicht erfüllte. Zu diesem Zeitpunkt entdeckte er auch das Kabarett und die Drag-Kunst. „Dreimal die Woche bin ich nach meinem regulären Job nach Brüssel und wieder zurück gependelt, um auftreten zu können“, erzählt Ian Lejeune.

Ian Lejeune (32) hat Innenarchitektur studiert, ist aber inzwischen als Dragqueen-Künstler, Sänger und Gastronom tätig.

Ian Lejeune (32) hat Innenarchitektur studiert, ist aber inzwischen als Dragqueen-Künstler, Sänger und Gastronom tätig. Foto: Gerry Huberty

 

Ein Kuriositätenkabinett

 

Als die doppelte Belastung ihm zu viel wurde, wollte er seine eigentliche Passion, das Spektakel, aufgeben. Sein damaliger Kollege habe auf ihn eingeredet, er solle seinen Job kündigen und stattdessen mit ihm gemeinsam die Kunst des Kabaretts in Luxemburg etablieren. „Ich fand die Idee verlockend, aber gleichzeitig total verrückt. Doch ich wollte den Schritt wagen“, denkt er an die Anfänge seiner Selbstständigkeit zurück. „Als wir auf dieses Lokal gestoßen sind, hatte ich sofort eine Vision – und so entstand mein Kuriositätenkabinett.“

Seit dem 15. Juni 2019 empfängt er nun Gäste in seinem bunten Lokal, in dem er sich auch mit seinem Wissen im Bereich der Innenarchitektur austobt. „Natürlich ist es etwas kitschig, es ist viel. Aber ich will, dass es ausgefallen und gleichzeitig gemütlich ist. Ich wollte dem Ganzen einen einzigartigen Charme verleihen“, beschreibt der Drag-Künstler seine Terrasse. Und tatsächlich überfordern die vielen Eindrücke nicht, sondern laden zum Verweilen und Bestaunen ein. „Ich stelle sogar überall Pflanzen hin, obwohl ich überhaupt keinen grünen Daumen habe“, lacht der Besitzer des Lokals.

Leider ist der Begriff Kabarett häufig negativ behaftet. Das versuchen wir zu ändern. – Ian Lejeune

Selbst von den Shows, die in der Regel im Inneren der Brasserie Barnum stattfinden, werden die Gäste der Terrasse im Sommer nicht ausgeschlossen. Insbesondere sonntags würden die Künstler davon profitieren, ihren Kunden die gesamte Extravaganza zu bieten. Während gemütlich gebruncht wird, bringen Ian Lejeune und seine Kollegen den Kunden die Kunst des Drags und des Kabaretts näher. „Leider ist der Begriff Kabarett nach wie vor häufig negativ behaftet. Das versuchen wir, mit unseren Veranstaltungen zu ändern“, verrät Tausendsassa Lejeune.

 

Ruhe und Schatten

 

Insbesondere kämen die Gäste der Terrasse jedoch, um die Ruhe zu genießen. Ungefähr 60 Personen finden auf der von der Straße abgelegenen Terrasse Platz, auf der sie dem Alltagslärm kurz entfliehen können. Und auch in der Sonne brodeln, müssen Besucher des Barnums nicht. Die Bäume rund um die Terrasse werfen fast über die gesamte Fläche Schatten. Lediglich ein oder zwei Tische sind so platziert, dass man dennoch die Nase gen Sonne recken kann. „Meine Gäste sollen schließlich nicht schmelzen“, stellt der 32-Jährige lachend klar.

 
 
 
 

Der Großteil seiner Kundschaft seien Personen in oder ab ihren 30ern. „Meine Stammklientel bildet sich hauptsächlich aus Leuten aus der Umgebung. Allerdings empfange ich auch viele Belgier und Franzosen sowie Urlauber, die gerade auf der Durchreise sind“, beschreibt Ian Lejeune seine Gäste. Immer häufiger würden beispielsweise auch Niederländer, die mit dem Camper unterwegs sind, einen Stopp im Barnum einlegen, da der Parkplatz auch für diese Fahrzeuge genügend Platz bietet. „Es ist eine gute Mischung, würde ich sagen. Schön ist, dass die Leute sowohl zu Veranstaltungen, als auch zum Essen oder nur für eine kleine Erfrischung herkommen können“, freut sich der Besitzer über seine vielfältige Kundschaft.

 

Bestseller Pimm’s und Cordon bleu

 

Dabei ist Erfrischung das richtige Stichwort, denn dafür sorgt besonders an heißen Sommertagen der Star der Cocktail-Karte: der Pimm’s, ein auf Gin basierendes Getränk. „Ich glaube, wir sind tatsächlich die einzigen, die den Pimm’s in Luxemburg in dieser Form anbieten“, freut sich der Brasserie-Besitzer über den Erfolg des England-Imports. „Ich bin beim Reisen darauf gestoßen und wollte den Cocktail dann sozusagen ins Großherzogtum importieren. Inzwischen kommen einige Gäste regelmäßig zu mir, weil sie Lust auf einen Pimm’s haben.“ Den Geschmack zu beschreiben, ist hingegen eher schwer. „Man muss ihn probiert haben“, grinst Ian Lejeune.

Der Pimm's ist der Bestseller unter den Getränken. Es handelt sich hierbei um einen auf Gin basierenden Cocktail.

Der Pimm’s ist der Bestseller unter den Getränken. Es handelt sich hierbei um einen auf Gin basierenden Cocktail. Foto: Gerry Huberty

 

Probiert haben sollte man nach Ansicht der Gäste und des Inhabers auch das Cordon bleu. „Es ist der absolute Bestseller der Speisekarte. Es vergeht kein Tag, an dem kein Cordon bleu bestellt wird.“

Die Brasserie Barnum bietet eine überschaubare Auswahl an Gerichten der französischen und luxemburgischen Küche. „Wir halten die Speisekarte bewusst kleiner, achten aber gleichzeitig darauf, dass jeder sein Glück findet. Auch Vegetarier und Veganer vergessen wir dabei selbstverständlich nicht“, beschreibt der 32-jährige Gastronom das Menü, bei dem er auf saisonale Produkte setzt.

Liz MIKOS

Der Paradiesvogel

Der Paradiesvogel

Revue N°06/22 – 09 Februar 2022

Text: Jérôme Beck – Fotos: Philippe Reuter 

Madame Yoko hat sich in Redingen ihr eigenes Paradies geschaffen, wo sie mit Livegesang, irren Kostümen und einer ordentlichen Portion Selbstironie ihrem Publikum ein schillerndes Spektakel bietet.

 

Ohne Scheu posiert sie für den Fotografen, auf dem Sessel im Louis XV-Stil auf dem sie sich niedergelassen hat. Ein Hauch überspielt, aber immer mit einer gewissen Eleganz. Mit einem unnachahmlichen Schwung kreuzt sie die Beine und setzt ihre Hand unter ihr Kinn. Die blinzelnden Augen mit den sehr langen Wimpernverlängerungen, blicken gerade in die Kamera. Das Make-up sitzt, die Frisur auch. Die langen schweren Diamantohrringe funkeln in der Lichtreflexion während am Hals die unzähligen Perlenketten, die den fast kanariengelben Rock perfekt schmücken, ein leises Rascheln von sich geben. „Anderthalb Stunden habe ich gebraucht, um mich zurecht zu machen“, meint Madame Yoko, während sie in uns in ihren Rosa Stöckelschuhen, auf einen Rundgang durch ihr Reich einlädt. Das „Barnum“ ist ein beispielloses Lokal, das mit seiner singulären Deko über ein ganz eigenes Ambiente verfügt. Ein echtes Kuriositätenkabinett indem ein Auto samt Koffern an der Decke hängen. Eindrucksvolle Lüster aus einer anderen Zeit, beleuchten Kronen mit falschen Diamanten, Figuren von Betty Boop und andere Seltsamkeiten, wie diese alte Trockenhaube, die den Speisesaal schmückt. Doch der Ort, wo sich bis zu zweimal im Monat die Gäste auf eine Dinner-Show freuen, wo sich Livegesang und Parodie perfekt miteinander vermischen, befindet sich eine Etage höher, im Dachgeschoss. Eine Bühne, natürlich geschmückt mit aufgestöbertem Dekorationsmaterial und eine lange, steile Showtreppe die hinter die Kulissen führt.

„Als ich das Gebäude und diese Treppe, das erste Mal gesehen habe, war es wie ein Geistesblitz. Mir war sofort klar, aus diesem Ort kann ich etwas Wunderbares machen“, verrät Madame Yoko.

Es herrscht ein Ambiente hier oben, das ein bisschen an die Cabaret Clubs Anfang der 30er Jahre erinnert. Hier auf dieser Bühne, verwandelt sie sich in eine echte Showmasterin. „Ich habe sehr lange davon geträumt, auf einer Bühne vor einem Publikum zu singen.“ Angefangen hat alles vor sechs Jahren, in Brüssel. Erster Auftritt, erster Livegesang vor Zuhörerschaft.  „Und so wurde Madame Yoko geboren“, meint sie lachend. „Nein, eigentlich hatte ich mich zuerst für Lady Sushi entschieden.“ Sie muss wiederum lachen. „Das ist natürlich totale Selbstironie. Ich nehme mich nicht so ernst. Madame Yoko klingt aber schlussendlich edler.“

„Mir fällt das Singen viel leichter, wenn ich Perücke, Make-up und High Heels trage, als wenn ich nur Ian bin“. – Madame Yoko

 

Denn ja, Sie haben es längst verstanden, wenn Madame Yoko ihr Make-up, ihren Rock und ihre Perücke nach ihrem Auftritt ablegt, ist sie Ian, ein Mann. „Es ist Ian, der sich in diese exzentrische und humorvolle Diva-Sängerin verwandelt.“

Wenn die Scheinwerfer angehen und durch das Mikrofon die ersten Worte bekannter Hits von Weltstars wie Whitney Houston, Mariah Carey, Céline Dion, Lady Gaga, Helene Fische  und sogar Mireille Mathieu ertönen, zeigt sich Madame Yoko in ihrer ganzen Maßlosigkeit. Hier ist kein Platz für Playback. „Ich bin eine Livesängerin“, betont sie. Nur Livegesang in hautengen Glitzerkleider und anderen exzentrischen Modekreationen mit Gefieder, Pailletten und anderen bunten Auffälligkeiten, das Ganze mit frechem Humor gewürzt.  Der perfekte Mix. Madame Yoko lebt ihre Individualität in vollen Zügen aus und das Publikum ist begeistert. Langweilig wird es bei diesem Auftritt garantiert keinem. Hier geht tatsächlich die Post ab und es wird vor allem viel gelacht. Öfters gibt es auch internationale Stargäste aus der Branche, wie zum Beispiel Leona Winter bekannt aus der französischen Variante von „The Voice“.

„Mir fällt das Singen viel leichter, wenn ich Perücke, Make-up und High Heels trage, als wenn ich nur Ian bin“, verrät Madame Yoko. „Es fällt mir leichter Emotionen auf der Bühne zu vermitteln, die natürlich meine sind, aber wie durch einen Filter gehen, weil das Singen ohne all diese Kunstgriffe für mich komplizierter ist.“

„Es ist Ian, der sich in diese exzentrische und humorvolle Diva-Sängerin verwandelt.“ – Madame Yoko

 

Ian sei immer sehr schüchtern gewesen und um dagegen anzukämpfen, habe er diese Figur erschaffen. Er habe immer davon geträumt zu singen, etwas auszudrücken. Das sei ihm leichter in der Rolle der Madame Yoko gefallen.

Als Travestiekünstler oder Dragqueen sieht sich Madame Yoko nicht. Sie möchte sich nicht einer Kategorie zuordnen. Sie bezeichnet sich als Künstlerin. Nicht mehr und nicht weniger.

Wenn der Vorhang fällt, steigt Madame Yoko ihre steile Showtreppe wieder bis hoch hinauf, hinter die Kulissen, dort wo sie vor jedem Auftritt zum Leben erwacht und nach dem Livegesang den Platz wieder frei macht für Ian. Die selbst ausgestattete Loge steht voller Garderobenständer, auf denen fast kein Platz mehr für die unzähligen Kostüme ist. „Es sind so viele, dass ich nicht weiß, wie viele ich habe. 200 glaube ich. Ich kann jedenfalls nicht genug davon bekommen. Es gibt einige, die ich kaufe, und es gibt Kleider, die ich selbst mit meiner Nähmaschine herstelle. Ich habe mir viele Tutorials im Internet angesehen, die erklären, wie das funktioniert“, meint sie amüsiert. Eine ihrer beeindruckenden Kreationen, ist ein Kostüm, inspiriert vom Fleischkleid das Lady Gaga bei einer Preisverleihung trug und deren Fotos damals um die ganze Welt gingen. Der runde goldene Schminkspiegel mit den Glühbirnen erinnert mich an die Hollywood-Komödie „Der Tod steht ihr gut“ in dem, zu Filmbeginn, Meryl Streep vor einem ähnlichen Spiegel singt, „Was könnte ich sein, was mehr als Glanz im Licht scheint? Ich träume von ganz perfekt sein.“ Perfektion hat auf jeden Fall seinen Preis, auch für eine Künstlerin wie Madame Yoko. „Kosmetikprodukte sind nicht geschenkt. Im Durchschnitt kosten die Make-up Produkte mich 100 Euro im Monat. Nicht umsonst wird behauptet, dass ich ein Gesicht habe, das Gold wert ist“, meint sie lachend.

Mehr Informationen:

Barnum

61a Grand-Rue

8510 Redange

Tel. 26 62 13 33

www.barnum.lu